25 août 2017

Le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) du Cégep de Victoriaville entreprend un projet de recherche devant permettre le développement de services adaptés, d’outils d’accompagnement pour faciliter la vie aux agricultrices et soutenir celles qui souhaitent la mise sur pied d’un projet collectif en agriculture.
Et le contexte s’y prête bien : la pérennité des entreprises agricoles constitue un enjeu préoccupant, la relève agricole fait face à d’importants défis et le nombre de femmes en agriculture connaît une tendance à la hausse.
Pour effectuer cette recherche échelonnée sur une année, le CISA a besoin de la participation des femmes, d’où son invitation à participer à des groupes de discussions portant sur les enjeux et les défis spécifiques aux femmes en agriculture. On lance l’invitation à des femmes de tous âges et de parcours différents de toute la région du Centre-du-Québec.

«Nous voulons documenter leur réalité», souligne Marie-Joëlle Brassard, chercheuse au CISA.
Avec son projet de recherche, le CISA part d’une hypothèse de base, à savoir que les femmes font les choses différemment. «Mais elles n’ont pas nécessairement l’environnement et le soutien pour faire différemment. On veut en arriver à identifier les conditions différentes, à dessiner le portrait de ces femmes pour en arriver à identifier leurs besoins et déboucher sur des services adaptés au travail des agricultrices», indique Marie-Joëlle Brassard.
Parce que les femmes se font plus nombreuses en agriculture. «On constate que leur nombre augmente, surtout depuis 2004-2005», mentionne la chargée du projet et chercheuse, Lucie Veillette du CISA.

Des statistiques du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) révèlent qu’en 2008, dans la province, 24 915 femmes détenaient des parts d’une entreprise agricole ou étaient la conjointe d’un agriculteur.
Depuis 2006, près d’un établissement en agriculture sur trois a été réalisé par une femme.
«Au travers ce projet qui va aider les femmes à intégrer le milieu agricole, je pense qu’on verra des petits clins d’œil au fait que l’entrepreneuriat collectif a de grands avantages, surtout pour les réalités des femmes en agriculture», souligne Émilie Viau-Drouin.
On observe également que les femmes adoptent plus souvent un parcours d’établissement non familial. «Les femmes sont plus nombreuses à suivre un tel parcours par un démarrage ou une reprise d’entreprise existante, souligne Lucie Veillette. Le mode d’établissement a évolué. Jadis, l’agriculteur trouvait la relève chez ses enfants. Aujourd’hui, on remarque plein de jeunes qui sont à la recherche d’une ferme où s’installer par une location, un démarrage, une reprise ou un transfert.»
Groupes de discussions
Un premier groupe se réunira le 5 septembre. On recherche des participantes pour les deux autres groupes. Les intéressées doivent se manifester le plus tôt possible à Lucie Veillette au 819 758-6401, poste 2366 ou par courriel à veillette.lucie@cegepvicto.ca.
Autres étapes
Un forum suivra au début de l’hiver, un événement d’envergure provincial regroupant les différents partenaires.

Parce que ce projet de recherche, financé par le Secrétariat à la condition féminine, compte, en plus de nombreux collaborateurs, des partenaires que sont le Pôle d’économie sociale du Centre-du-Québec, la Table de concertation du mouvement des femmes du Centre-du-Québec et Territoires innovants en économie sociale et solidaire.
Au bout du processus, les instigateurs du projet souhaitent voir les fruits de ce travail rejaillir ici comme ailleurs. «L’idée, c’est de faire en sorte que ce qu’on développera comme services ou outils au Centre-du-Québec puisse servir aussi dans d’autres régions», conclut Émilie Viau-Drouin.