Cette recherche s’est intéressée au transfert non apparenté d’entreprises agricoles, avec comme objectifs de trouver des solutions au démantèlement des fermes et de favoriser l’accroissement de la relève non familiale au Québec. Les motivations et les besoins des cédants sans relève ont été documentés, de même que les facteurs de succès et d’échec de transferts non apparentés ayant été tentés. Des études de cas ont été réalisées en interrogeant les cédants et les repreneurs impliqués et un modèle de transfert non apparenté réussi a été élaboré. Entre autres, deux grandes conclusions amènent des perspectives inédites en regard de ce mode d’établissement méconnu.
D’une part, il importe de sortir du paradigme traditionnel parent-enfant en changeant le point de vue du transfert à la reprise et en considérant celui-ci comme la finalité de la transmission.D’autre part, il nous est apparu que la situation particulière de l’agriculture, avec l’imbrication très forte des sphères familiales et professionnelles, fait en sorte que la transmission agricole se différencie des autres secteurs d’activité. Les dynamiques familiales sont au coeur des transferts non apparentés alors que nous observons une perméabilité importante entre les familles des cédants et celles des repreneurs. En plus des liens contractuels, se forment des liens d’adoption entre cédant et repreneur. La diversité et la complexité des dynamiques illustrent l’évolution des rapports au travail et à la famille et soulignent la nécessité de prendre en compte le renouvellement de la famille agricole, particulièrement en ce qui a trait au transfert de la propriété foncière.
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Citer ce rapport :
Veillette, Lucie. Du cédant au repreneur : planifier et réussir un transfert d’entreprise agricole à une relève non apparentée. Rapport final. Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) du Cégep de Victoriaville, mars 2016.
© Centre d'innovation sociale en agriculture (CISA) du Cégep de Victoriaville, 2016